De la crise sanitaire à la crise énergétique, en passant par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, depuis 2020, les bouleversements d’ordre économique et social se succèdent et influent nombre de domaines, l’immobilier n’échappant pas à la règle. Ainsi, quelles sont actuellement les tendances du marché de l’immobilier ? Que privilégient les acheteurs et les locataires ? Réponses dans l’enquête Software Advice menée auprès de 1 000 Français !

Après avoir connu un volume de transactions historique de 1,17 million en 2021, le marché de l’immobilier continue de prospérer en 2022 en comptabilisant 1,1 million de biens vendus. Expliqué par de nouvelles aspirations exprimées depuis la pandémie, ce dynamisme pourrait pourtant s’essouffler en 2023, en raison notamment de la hausse des taux de crédit, sans pour autant modifier les critères des Français. 

Ainsi, que veulent aujourd’hui acheteurs et locataires ? Pour quelles raisons envisagent-ils de déménager ? Quels outils et comportements adoptent-ils quand ils recherchent une maison ou un appartement ? Les problématiques environnementales influent-elles sur leur prise de décision ? Voilà les sujets qu’aborde notre étude menée auprès de 1 000 Français qui ont loué ou acheté un bien en France au cours des trois dernières années. Une méthodologie complète est disponible à la fin de l’article.

Marché immobilier en France : changement de décor

Le point depuis le début de la pandémie

Pic de ventes en 2021, exode urbain, augmentation des prix dans les villes moyennes… La crise du Covid-19 a bel et bien mis en évidence les envies des Français de vivre ailleurs. Parmi les personnes sollicitées pour notre enquête, 34 % ont commencé à louer ou acheter leur nouveau logement entre fin 2020 et fin 2021, soit une période marquée par des vagues épidémiques et des confinements successifs.

Cependant, seuls 5 % de notre panel d’acheteurs affirment que la pandémie a motivé leur décision. Or, nous verrons que les raisons les plus invoquées s’apparentent aux aspirations nées dans ce contexte.

Des envies d’ailleurs, d’espace et de grand air

Les périodes de confinement pendant la crise du Covid-19 auraient donné l’envie aux Français de s’éloigner des grandes villes afin de bénéficier de plus d’espace. Parmi les zones les plus plébiscitées figurent non seulement les villes moyennes mais aussi des lieux où la nature foisonne tels que les stations de ski, les communes rurales, les stations balnéaires et les communes littorales. Pour preuve, les prix de l’immobilier y ont augmenté de manière fulgurante en un an à la suite de ce regain d’intérêt pour ce genre d’environnements. 

Ces envies d’espace et d’ailleurs se confirment parmi notre échantillon d’acheteurs : 33 % invoquent une volonté de disposer de plus de place pour expliquer leur acquisition d’un nouveau bien quand 37 % expriment un désir de changer de cadre de vie.

Le besoin d’espace s’illustre également dans le type de propriété choisie. Ainsi, 55 % des personnes interrogées ont acheté ou loué une maison. De plus, parmi l’ensemble de notre échantillon, 89 % jugent importante la proximité avec la nature, ce qui confirme les tendances du marché de l’immobilier observées depuis 2020.

Ainsi, même si au sein de notre panel d’acheteurs, ils ne sont qu’une petite minorité à dire explicitement avoir été influencés par la pandémie, une large majorité de propriétaires et de locataires met en avant des aspirations semblables à celles révélées au grand jour pendant cette période. 

Outre les critères actuels en matière d’espace et de proximité avec la nature, comment se présente aujourd’hui le parcours client dans l’immobilier ?

À quoi ressemble le parcours client dans l’immobilier ?

Une préférence pour les sites spécialisés d’annonces immobilières

À l'heure de rechercher une maison ou un appartement, les Français de notre échantillon ont majoritairement tendance à consulter principalement des sites dédiés à la diffusion d’annonces immobilières tels que SeLoger ou Logic-immo (30 % des répondants) quand 26 % plébiscitent les sites d’e-commerce ou de petites annonces comme Leboncoin, ParuVendu ou 1000-annonces et 18 % les agences immobilières en ligne.

Aussi la veille se fait-elle spécialement sur Internet pour les futurs acheteurs et locataires, une pratique éclipsant peu à peu le rôle des agences immobilières physiques. Pour preuve, seules 16 % des personnes interrogées affirment y avoir eu principalement recours. Ainsi, il s’avère important pour les agents immobiliers d’assurer leur présence sur le web et de penser à élaborer une stratégie de marketing digital afin d’attirer plus de clients.

Bien que la recherche en ligne ait le vent en poupe, ils ne sont que 5 % de locataires et propriétaires à avoir utilisé les réseaux sociaux pour y repérer un bien. Toutefois,  la création d'un profil sur Instagram, TikTok ou Facebook n'est pas à négliger, dans la mesure où une telle présence peut participer à améliorer l’e-réputation d'une agence immobilière ou d’un site spécialisé. 

Une utilisation grandissante des applications mobiles

Mettre au point une application mobile peut également s’avérer utile pour les agents immobiliers s’ils veulent atteindre leur cible. En effet, 57 % des personnes de notre panel disent en avoir utilisé une au moment de rechercher une propriété. Pour 35 % d’entre elles, il s’agissait de l’application d’un site marchand ou d’une agence immobilière en ligne et pour 21 %, de celle d’une agence immobilière physique.

Différents avantages ont été soulignés par les répondants ayant eu recours à une appli, les plus cités ayant attrait à une plus grande simplicité d’utilisation :

• 60 % ont tendance à y avoir recours car ils utilisent essentiellement leurs smartphones
• 39 % ont tendance à y avoir recours car la navigation leur semble plus instinctive que sur un site web

Parmi les autres raisons avancées, évoquons l’utilité des notifications push qui annoncent notamment les nouveaux biens disponibles (réponse donnée par 27 % des répondants) et une intégration possible avec d’autres fonctionnalités des téléphones mobiles (13 %).

Une attention particulière portée aux photos de la propriété

Rechercher un logement en ligne permet aux futurs propriétaires ou locataires de consulter en un clin d'œil des informations clés. Ainsi, quelles sont les ressources qu’ils examinent en premier ? Parmi les répondants ayant principalement navigué sur des sites Internet pour rechercher une maison ou un appartement, 78 % regardent tout d’abord les images et 75 % lisent de prime abord les descriptions.

En ce qui concerne les éléments valorisés sur un site, ceux jugés les plus importants sont :

• Les photos de la propriété (“très important” pour 89 %)
• Les filtres de recherche (72 %)
• La protection des données (70 %)
• La facilité de la prise de contact (67 %)
• La comparaison des prix (63 %)

Ainsi, en plus de veiller à être intuitifs, les sites web du marché de l’immobilier se doivent de présenter un contenu visuel et textuel attractif, d’assurer une communication fluide entre agents et clients ainsi que de respecter la vie privée des utilisateurs en étant conformes aux Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Un budget d’achat généralement respecté

Pour les futurs propriétaires, une fois le logement choisi, visité et approuvé, vient l’étape de la contractualisation où est potentiellement réévalué le budget et où sont négociées les modalités financières. 

Pour 71 % des acheteurs interrogés, le budget qu’ils ont initialement fixé a été “à peu près” respecté. Ainsi, seuls 11 % ont réussi à rester en dessous du budget initial quand 17 % l’ont dépassé (pour 48 % de ces derniers, la fluctuation était de l’ordre de 5 à 10 %). Par ailleurs, 42 % des propriétaires sollicités pour notre étude affirment avoir acheté leur logement au prix de vente initial et 45 % déclarent avoir bénéficié d’un montant moins élevé.

De ce fait, la surenchère est très peu de mise lorsqu’il s’agit d’acquérir un bien. Les Français semblent avoir une idée bien précise du montant qu’ils sont prêts à investir et vouloir s’y tenir tout en essayant de négocier à la baisse le prix initial de la propriété sur laquelle ils ont jeté leur dévolu.

À ces critères relativement communs s’ajoutent-ils des exigences nouvelles ? Une autre conséquence de la crise sanitaire serait une prise de conscience des enjeux environnementaux plus prononcée de la part des citoyens du monde entier. Cela se reflète-t-il dans la prise de décision des acheteurs et locataires français ?

Quand l’environnement s’invite dans la prise de décision

L’ère de l’immobilier durable ?

74 %, telle est la proportion de personnes interrogées affirmant prendre en compte la durabilité au moment de choisir une nouvelle propriété. Ainsi, il semblerait que les problématiques environnementales jouent bel et bien un rôle grandissant dans la prise de décision des propriétaires et locataires hexagonaux.

Parmi tous les enjeux écologiques auxquels fait face l’immobilier, une importance est particulièrement accordée aux questions d’efficacité énergétique (pour 99 % des répondants valorisant la durabilité) et d’isolation des murs et fenêtres (98 %). 

D’autres facteurs ont été jugés primordiaux tels que l’usage de matériaux de construction durables (91 %), l’utilisation responsable de l’eau (90 %), le recours aux énergies vertes (87 %) ou au gaz naturel (70 %).

Quid des risques de catastrophes naturelles ?

Une autre problématique soulevée par les enjeux environnementaux actuels concerne le risque de catastrophes naturelles. Inondations et coulées de boue en Haute-Garonne, dans le Gers, en Tarn-et-Garonne… Les exemples récents se multiplient en France avec comme conséquences dramatiques la destruction d’infrastructures, en plus de pertes humaines.

Les Français sollicités pour notre étude ont-ils conscience des dégâts que peuvent entraîner ces sinistres sur leur habitat ? Il semblerait que cette question soit légèrement moins prise en compte que certains facteurs cités plus haut au moment de choisir où déménager : 43 % des personnes interrogées la prennent beaucoup en considération, 34 % un peu et 18 % très peu.

Aussi la prise de conscience sur ce point serait-elle plus lente, sans doute parce que ses enjeux n’ont été soulignés que récemment. À noter que seules 5 % n’en tiennent pas compte.

Quel bilan faire des tendances du marché de l’immobilier actuelles ?

Les besoins d’espace et de se rapprocher de la nature font partie des facteurs clés qui encouragent les particuliers français à déménager. Parmi leurs exigences se dégage également un attrait certain pour la durabilité, particulièrement sur les questions d’efficacité énergétique, tandis que les risques de catastrophes naturelles sont un peu moins pris en compte au moment d’acheter ou de louer un logement. 

En plus de veiller à ce que les caractéristiques d’une propriété et de ses alentours soient compatibles avec leurs attentes, les acheteurs que nous avons interrogés accordent une grande importance au budget imparti en s’assurant de le respecter ainsi qu’au montant total de la transaction en s’alignant sur le prix initial voire en visant à le réduire.

Une autre tendance à souligner concerne l’utilisation accrue de la part des locataires et des propriétaires des applications mobiles et des sites Internet spécialisés. Aussi ces outils se sont-ils démocratisés et permettent-ils aux utilisateurs de disposer rapidement d'informations précises sur un logement sans avoir à se déplacer. 

Ainsi, le défi pour les agents immobiliers est de maîtriser pleinement ces technologies devenues traditionnelles tout en introduisant des procédés innovants, susceptibles de pousser toujours plus loin l’optimisation de l’expérience client. Un sujet que nous aborderons dans le second volet de notre enquête !